12 : Kassel – Berlin
Après mon premier petit déjeuner polonais composé de tartines de charcuteries et de fromage (qui a dit choc culturel ?) et des adieux chaleureux, je reprends la route vers Berlin. Nous sommes pris dans un bouchon juste au moment de passer l'ancienne frontière de l'allemagne de l'est. Il y a encore le poste de douane et le mirador, laissés la pour le souvenir. On passe la célèbre « derniere station avant l'allemagne de l'est » . Justement aujourd'hui, le gouvernement a retrouvé des documents attestant que les douaniers de l'époque communiste avaient reçu l'ordre de tirer en cas de tentative de franchissement illégal.
Arrivé à Berlin je découvre l'impressionnant réseau de transports en commun. Demander son chemin en allemand, c'est finalement très facile quand on est complètement perdu !
Je trouve un hôte hospitalityclub en plein coeur du quartier kreuzberg : Karina. D'emblée elle me propose soit le matelas à coté, soit son lit... Affamé de découvertes, je ne peux pas attendre de découvrir Berlin et je sors à minuit dans la ville. Je marche au hasard des rues, et comme il fait nuit et que je n'ai aucune idée d'ou aller, je ne vois pas grand chose, mais je m'imprègne de la ville. J'apprécie le contraste entre la campagne allemande que je viens de traverser et Berlin. Deux univers sans commune mesure.
13 : Berlin – Gdansk
Je me couche vers 2h, levé vers 11h et Karina se couche à 4h, levée à 9h. Je pars sans l'avoir rencontrée. Après avoir fait mon touriste de base et visité tous les lieux touristiques de la ville : Potsdammer Platz, TierGarten, Friedrich Strasse, Brandenburgen Tor, Bundestag et autres curiosités typiques, je reprends la route vers de nouvelles aventures, un peu tard dans la journée mais l'espoir est bon (meme si les jambes commencent à flancher un peu après cette éprouvante balade : Berlin c'est grand !).
Les noms de villages commencent à devenir moins germaniques, et plus slaves au fur et à mesure qu'on se rapproche de la frontière polonaise. Jusqu'à devenir franchement polonais, c'est le signe qu'on est passé en Pologne. Le douanier en uniforme qui contrôle les passeports est un indice de plus pour deviner qu'on passe la frontière.
Premier choc une fois la frontière passée, les boutiques de stations services de l'autoroute vendent presque exclusivement de la bière et des charcuteries. Je demande un sandwich, et je ne recois que de l'incompréhension de la part de la (jolie) caissière.
Deuxième choc, la nuit en l'espace de deux minutes sur une route de campagne (à moins que ce ne soit une autoroute, la différence est minime là bas, ils roulent de toute façon comme des dingues quelle que soit la route et son état de conservation), on croise un bar avec une enseigne Lipton – la fameuse marque de thé pour ceux qui suivent pas – puis une procession avec le curé en tête, les enfants de choeur et les fidèles qui suivent en chantant. Pas de doutes, ils sont catholiques ! Aucune difficulté à savoir pourquoi Djipitou feu notre pape bien aimé était polonais.
Je trouve une voiture qui va jusqu'à Gdansk, ce qui est assez loin de la frontière. Mon chauffeur polonais parle très bien allemand, ce qui me fait regretter de ne pas avoir bossé plus cette matière au lycée. Je prends mon premier cours de prononciation polonaise pour meubler les longues heures de voyage. Le Ł (pour ceux qui n'arrivent pas à lire ce caractère, c'est un L barré) se prononce comme un w dans wolf, la combinaison « sz » se prononce ch, et la combinaison « rz » se prononce j à l'instar du ż (z avec un point dessus).
Dans la voiture, je déploie la technique désormais habituelle : « allo Guillaume c'est Gab ! J'arrive à Gdansk g-d-a-n-s-k oui oui ça existe, ce soir a minuit, tu peux me trouver des numeros de téléphone sur hospitalityclub pour loger la bas ? » . Et pof, kein problem comme on dit la bas, je joins une certaine Kristina, qui est ravie même enthousiasmée de me recevoir, et même si c'est à minuit ça fait rien.
Arrivé dans le petit appartement dans une cité hlm datant de l'ère soviétique j'entre das un autre monde. Trois personnes : Kristina, Lucas et Malaïka (cf. le chapitre dédié).
Le lendemain nous allons tous visiter le château de Malbork, quelques kilomètres plus loin. Pique nique sur la pelouse, armures, murailles, japonais, médiévaleries, que du bonheur ! Une petite pause sans auto-stop au milieu de mon voyage, la vie est belle.