28 juin 2005

Prague

Mes biens chers frères,
Si je vous écris cette missive, c'est dans un contexte extremement particulier. Ici à Prague le duc de Montmorency tient toujours le siège de la ville et le maire de la ville préfererait mourir affamé plutot que de livrer sa cité aux anglais. Une rumeur court selon laquelle les renforts promis par le duché de Bretagne auraient été pris en embuscade par un bataillon de la perfide albion et n'arriveront jamais. J'espere de tout coeur que ces on-dit ne sont pas fondés.
La situation dans l'enceinte des remparts se dégrade. Il devient de plus en plus difficile de se procurer a manger et les prix de la viande au marché noir s'envolent. Les seuls à profiter de cette crise sont les rats, qui semblent surgir de nulle part. On voit des gens affamés parcourir les rues l'oeil hagard, prets à se jeter sur la premiere chose comestible qu'ils pourront trouver. On a déja recensé plusieurs cas de cannibalisme dans les quartiers les plus pauvres.
Pour ma part je ne m'en sors pas trop mal. Les employés de l'ambassade continuent d'être privilégiés par rapport au reste de la population, et nous recevons de la nourriture qui, même si cela reste frugal, nous suffit largement pour survivre. D'autant que je peux completer mes repas en achetant quelques victuailles hos de prix au marché noir.
C'est toute une affaire pour faire sortir du courrier. Le duc ne permet aucune communication avec l'extérieur, et l'on doit engager des messagers qui passent la nuit par dessus les remparts au péril de leur vie. Je ne suis donc pas certain que cette lettre vous parvienne. Il est bien évidemment inutile de tenter de me répondre car s'il est possible de sortir difficilement de la ville, il est bien entendu parfaitement impossible d'y entrer, à moins de disposer d'un bataillon de deux mille soldats et huit pieces d'artillerie.
Mais, qui sait, les miracles sont toujours possibles et si jamais vous parveniez à trouver un moyen de faire entrer des biens dans la ville, vous me sauveriez la vie en m'envoyant un jambon fumé bien gras ainsi qu'une fiole de cet alcool si fin que vous distillez avec l'alambic de feu notre aïeul Adalbert.
J'espere que cette lettre vous trouvera en bonne santé et que vous ne manquez de rien,
Je prie de tout coeur pour que nous puissions nous revoir un jour et jouer à nouveau ensemble les airs de notre pays si chers à mon coeur.

Gabriel de La Tour Forgée.

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